Un site internet dédié aux « morts pour la France » de Lorient
En 1932, la ville de Lorient édifie son monument aux morts et consigne les noms de 1 408 disparus de la Grande Guerre dans un livre d’or abrité dans le tabernacle du monument. Mais, entre 1932 et aujourd’hui, 623 autres personnes se sont vu attribuer la mention « mort pour la France ».
Pour se mettre en conformité avec la loi, la ville de Lorient décide de procéder par étapes : la diffusion de la liste des Lorientais morts pour la France se fera d’abord via un site internet dédié. Azimut, retenue pour ce premier marché, crée une base de données pour que le service d’état civil puisse enregistrer la liste des 2031 noms et l’actualiser à tout moment. Le logiciel est "full web" (accessible en ligne) et alimente le site internet.
Une base de données enrichie
Les Archives de la ville intègrent le projet dans un deuxième temps pour y apporter une dimension historique. En effet, suite à une grande collecte menée en 2013, les Archives ont en leur possession une foule de documents et d’informations sur les Lorientais victimes des guerres de 1914/1918 : actes de décès, fiches mémoire, matricules, photographies. Le site internet donne l’opportunité de valoriser et de partager avec le public le fruit de ces recherches. Azimut fait donc évoluer son outil pour permettre d’y intégrer du texte et des documents numérisés.
Témoignage
Azimut a bien pris en compte nos besoins et a fait évoluer la base de données pour qu’elle puisse accueillir toute la documentation que nous avions. Le logiciel est très intuitif et facile à prendre en main.
Une borne numérique commémorative
La borne interactive est le prolongement du site internet. Elle permet de répondre strictement aux prescriptions règlementaires qui stipulent que les noms des « morts pour la France » doivent être visibles et accessibles au public, elle valorise le formidable travail de mémoire effectué par les Archives. La borne commémorative des Lorientais morts pour la France est mise en service et inaugurée le 11 novembre 2018, pour la célébration des 100 ans de l’armistice. Elle se trouve place Louis Glotin en plein cœur de Lorient, attenante au monument aux morts tout en pierres.
Borne tactile commémorative, mode d’emploi
Un moteur de recherche permet d’interroger la base de données : il suffit de taper le nom d’un aïeul, une date, un conflit ou d’afficher la liste exhaustive des Lorientais morts pour la France. Les documents associés peuvent être consultés. L’outil est intuitif, à la portée de tous.
Une borne interactive conçue en Bretagne, dans les locaux d’Azimut
Dans les locaux de la société Azimut, il y a un bureau d’études, un pôle développement et un atelier dédié à l’assemblage des bornes tactiles. Objectif : maitriser l’ensemble de la chaîne, de la conception du matériel au développement logiciel. Dans le cadre de ce projet, le choix de la ville s’est porté sur une borne murale tactile extérieure, traitée anti-vandalisme et anti-corrosion, résistante aux intempéries et aux écarts de température. La base de données mise en valeur sur le site s’interface avec la borne, si bien que l’information s’actualise en temps réel sur tous les outils.
Une borne d’orientation dans la ville
Un certain nombre de soldats ont été inhumés à Lorient dans l’un des quatre cimetières de la ville. Pour pouvoir géolocaliser leur tombe, Azimut a croisé les données de la liste des Lorientais morts pour la France enregistrées par l’état civil, avec celles du logiciel de gestion des cimetières. Cette dimension géographique* a d’ailleurs donné des idées au service des Archives qui imagine déjà l’élaboration d’un parcours du souvenir.
Le service des cimetières est ainsi le 3e service de la ville à intégrer le projet. Nous n’oublions pas le service informatique de la ville, dernier cité ici bien qu’impliqué dès les débuts du projet.
* Azimut a déjà équipé les cimetières de la ville de bornes de géolocalisation des tombes
Se mettre en conformité avec la loi de 2012
D’autres communes en France, soucieuses de se mettre en conformité avec la loi, s’intéressent à cette solution numérique Azimut et à la capacité de notre entreprise à gérer des projets où interviennent plusieurs « acteurs ». De son côté, l’équipe d’Azimut se réjouit de participer, à son échelle, à ce travail de mémoire.
Borne commémorative : notes historiques et juridiques
(1) La loi du 28 février 2012, la loi n° 2012-273 précise que l’inscription du nom du soldat ou du civil auquel a été attribuée la mention « mort pour la France » est obligatoire sur le monument aux morts de sa commune de naissance ou de sa dernière domiciliation ou encore sur une stèle placée à proximité immédiate.
(2) Conformément à la loi, tous les soldats et civils morts pour la France sont répertoriés dans la base de données depuis la Guerre de 14/18 jusqu’aux conflits actuels : les morts pour la France de la Grande guerre, ceux de la Seconde Guerre mondiale (dont les morts en déportation), les victimes de la guerre de Corée, d’Indochine, d’Algérie, des combats du Maroc et de Tunisie, et ceux d’autres théâtres d’opération plus récents.
(3) En 2013, le service des Archives de Lorient participe à la Grande collecte organisée par les Archives nationale « 14/18, mission centenaire ». Des milliers de documents sont collectés à cette occasion. L’historien Patrick Bollet participe à cette collecte et a publié l’ouvrage Au cœur de la Grande guerre.
(4) 11 novembre : jour anniversaire de l’armistice de 1918 qui met fin à la Première Guerre mondiale. En 2012, cette journée chômée devient la journée d’hommage à tous les morts pour la France sur tous les fronts.