L’offre doit rester attractive, accessible, et ludique. Pour autant, la mise en place de contenus multimédia doit se conformer aux ressources disponibles, en termes de budgets et de personnel. Cette réserve étant posée, les expériences immersives n’ont pas d’autres limites que celles de l’imagination !

Offrir aux visiteurs une expérience immersive

Les nouvelles technologies telles que la réalité virtuelle ou la réalité augmentée permettent aux visiteurs de plonger dans des environnements interactifs et de redécouvrir notre patrimoine culturel de manière ludique. Toucher, manipuler, explorer de nouveaux univers sur des écrans tactiles, ou visionner des contenus vidéos grâce à un casque VR, ces expériences sensorielles innovantes peuvent donner accès à des éléments qui ne sont pas directement accessibles au public. À l’office de tourisme de Quimper, il est possible de visionner en 3D l’intérieur des flèches de la cathédrale grâce à un casque VR*(réalité virtuelle). Les écrans tactiles permettent également de découvrir des pièces trop fragiles pour être exposées. Au Musée de la Compagnie des Indes à Port Louis, une collection de tasses de porcelaine chinoise a été inventoriée sur un portail numérique, donnant accès à des informations complémentaires sur l’origine de chaque œuvre. Au Musée sous-marin du Pays de Lorient, l’ensemble des épaves des navires qui ont été envoyés par le fond lors de la 2e guerre mondiale sont répertoriées sur des cartes marines interactives. Lorsqu’un groupe arrive, l’ensemble du musée est configuré en fonction de la thématique choisie.

Attirer de nouveaux publics dans les musées

La fréquentation des musées s’est démocratisée, et chacun rivalise d’idées pour attirer de nouveaux publics. Pour toucher ce cœur de cible, il est important d’en adopter certains codes. Les jeunes générations sont habituées à l’utilisation de smartphones et autres tablettes, pourquoi ne pas proposer de découvrir les collections par l’intermédiaire d’une table tactile ou d’une vidéo immersive ? Les visites scolaires peuvent aussi être prolongées par l’utilisation en classe de supports pédagogiques numériques. Les nouvelles solutions interactives sont une véritable opportunité pour faire évoluer la médiation culturelle. Les contenus ludiques sont plébiscités par les jeunes publics : au musée sous-marin du Pays de Lorient, les enfants peuvent répondre aux questions d’un quizz proposé sur des tablettes fixées à leur hauteur. À la fin de leur visite, un diplôme de "Bleizigou Mor" (en breton, petits loups de mer) leur est délivré pour attester qu’ils ont bien mémorisé les informations présentées lors de leur parcours.

Rendre le patrimoine culturel accessible à tous

La valorisation du patrimoine ne peut se faire sans une prise en compte de l’accessibilité des contenus à tous les publics, à chaque étape de la conception des parcours. Quel que soit leur âge, leur provenance géographique ou leur mobilité, les visiteurs doivent trouver le support qui leur convient. Les audioguides répondent à un premier niveau d’information en multilingue. D’autres outils numériques, comme des totems interactifs ou des écrans d’affichage dynamique, sont utiles pour apporter de l’information pratique très facilement : plans des locaux, accessibilité PMR, horaires d’ouverture, présentation des collections temporaires…

Au Musée National de la Marine de Brest, des bornes interactives proposent de consulter des visites virtuelles relatives aux maquettes de bateaux présentées dans les salles. Aux Ateliers des Capucins, également à Brest, des bornes tactiles équipées de casques audio s’intègrent parfaitement à la superbe structure métallique du site. Elles retracent l’histoire du lieu : ancien chantier naval, ces ateliers industriels ont été reconvertis en un tiers-lieu qui accueillent des expositions ou des événements sportifs. Au musée de Picardie d’Amiens, une table interactive permet de suivre l’histoire des travaux qui ont permis de moderniser le musée au fil des années.

N’oublions pas que les contenus culturels peuvent également être proposés en dehors des murs des musées, dans les centres culturels ou les médiathèques. De petits groupes peuvent se rassembler autour de tables tactiles pour visionner des visites virtuelles ou des catalogues interactifs d’œuvres. L’outil numérique se met alors au service d’une démocratisation de l’art dans tous les milieux sociaux.

L’un des enjeux majeurs des musées aujourd’hui est de rendre le visiteur acteur de sa visite pour qu’il s’approprie le patrimoine culturel à son rythme, grâce à des parcours modulables et adaptés.