Avec le digital, rien ne sera plus comme avant. Aucun secteur n'y résiste, même le tourisme en pays de Lorient. À l'heure du big data, l'épisode peut faire sourire. Mais l'agglomération a fait sa révolution numérique il y a peu, non sans douleur, le remplacement des plaquettes touristiques à l'ancienne par des bornes digitales n'ayant pas soulevé l'enthousiasme de tous les élus. Qu'importe, le souffle du modernisme est passé. Depuis peu, des bornes tactiles, essaimées sur l'ensemble du territoire, déclinent l'offre touristique (hébergement, loisirs, balades, restaurants...) avec son lot de nouveaux services à la clé (webcam, lecteur code-barres, imprimante ticket...). Derrière ces Relais d'information touristique (RIT) - une vingtaine -, il faut y voir le savoir-faire d'Azimut.
Après l'agglo de Lorient, la société basée à Larmor-Plage s'apprête à équiper le pays de Morlaix après celui de Quimper et Vannes. Son credo - la conception des solutions sur-mesure adaptées aux supports digitaux - a le vent en poupe. Cela fait 30 ans que cela dure. Avec un même capitaine à la barre. Jean-Marie Corteville, le président fondateur, s'appuie sur un effectif de quinze salariés, des développeurs, des ingénieurs, des designers. « Un team volontairement ramassé, capable de travailler en mode projet avec chacun de nos clients », souligne le directeur général, qui insiste sur l'état d'esprit des nouveaux arrivants. « On recherche toujours des talents mais humbles et à l'écoute ».
Une croissance à deux chiffres
Dans un marché en pleine croissance, où la digitalisation investit chaque jour un peu plus notre quotidien, Azimut continue de croître. « On enregistre depuis des années une croissance à deux chiffres, de l'ordre de 10 à 15 % avec des contrats de 5.000 à 200.000 €. On le doit à notre savoir-faire, à nos innovations mais également à la simplicité des solutions proposées car on maîtrise l'ensemble de la chaîne de création, de la conception à la livraison du produit ». Dans les bureaux d'Azimut, transformé en dédale ordonné d'ordinateurs, les équipes poussent tous les feux en même temps (bornes interactives, tablettes tactiles, écrans d'affichage dynamique, sites internet, applications mobiles et logiciels), et fait notable, s'invitent régulièrement à la table des « grands ».
Un marché avec les douanes
Parmi ses clients (collectivités, entreprises, fédérations, universités...), Azimut sait convaincre les grands comptes de l'État. Exemple avec l'appel d'offres (remporté) des services des Douanes françaises. Azimut, qui travaillait à la conception d'une borne électronique afin de gérer la dématérialisation de la détaxe en France (le projet Pablo), vient de transformer l'essai. Après le déploiement de 55 bornes dans les aéroports français, dès 2008, une seconde vague de 33 bornes nouvelle génération vient d'être installée en avril dernier. « Ce sont des projets très exigeants qui ne laissent pas de place à l'erreur », souligne Jean-Marie Corteville, pas mécontent de compter parmi ses nouveaux clients, le groupe Auchan : la société équipera les magasins Cultura de bornes de billetteries. Sur 110 points de vente à terme, 43 bornes ont déjà été déployées sur une partie du réseau.
Le marché porteur des plateformes collaboratives
Le marché, plus récent, des plateformes collaboratives, ouvre de nouveaux horizons à la société. À l'actif d'Azimut, outre des références dans la recherche et les fédérations nationales (Cézam, Ufolep, filière bois), la société s'est vu confier, par Bretagne développement Initiatives (BDI), la réalisation de la plateforme Craft (Compétences régionales des acteurs par filières et thématiques), un moulinage de données rassemblant 9.000 acteurs au sein de 29 filières professionnelles « L'enjeu économique d'un tel projet est considérable », considère Jean-Marie Corteville, qui a déjà les yeux tournés vers son prochain défi en septembre : le Défi Azimut qui rassemble, à La Base, l'ensemble de la flotte des Imoca, prélude à la route du Rhum. Une passion mais un domaine pour lequel la société a développé des plateformes web mutualisées. On ne se refait pas !
14/06/2018
Régis Nescop
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